Séminaire LNPL Layana AWADA, Iona BREDIF, Victoria LLORENTI LUQUE, Perrine SIGUIER

Publié le 16 janvier 2023 Mis à jour le 19 avril 2023
le 10 mars 2023
14h
Maison de la Recherche, E412
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Dans ce séminaire, quatre doctorantes du laboratoire LNPL, actuellement en première année de thèse, présentent leur recherche.
 
  • Layana AWADA, "Evaluation du contrôle des langues chez les bilingues : aspects discursifs, lexicaux et cognitifs"


Le contrôle des langues réfère à la capacité à sélectionner une langue et simultanément inhiber l’(les) autre(s) langue(s) afin de produire un énoncé. Cette compétence est particulièrement intéressante à explorer chez les bilingues, qui utilisent une langue (single-language context), deux langues (dual-language context) ou mélangent leurs langues (dense code-switching) (Green, 2013). C’est le cas de la communauté libanaise où l’arabe, le français et/ou l’anglais sont parlés au quotidien (Thonhauser, 2001).

Les recherches actuelles explorent le contrôle des langues au moyen du code-switching (CS), à travers des tâches expérimentales mesurant le coût du CS (switch cost, mixing cost…) (Declerck & Koch, 2022). Notre étude propose de compléter ces tâches expérimentales par des tâches écologiques examinant les aspects discursifs du CS. Pour cela, nous utiliserons des données de discours spontané, une tâche de dénomination alternée et des tâches d’évaluation de l’inhibition. Une population de 50 adultes libanais bilingues arabe-français sera recrutée, suite à une évaluation du type de bilinguisme, des habitudes de CS et de l’efficience en L2 (français) à travers plusieurs questionnaires (LEAP-Q, BCSP, BSWQ). L’étude devrait nous permettre de contribuer à mieux comprendre les capacités de contrôle des langues chez les locuteurs bilingues recourant fréquemment au CS, tels que les adultes libanais bilingues.


Layana AWADA est doctorante à l'Ecole Doctorale CLESCO et mène ses recherches dans le laboratoire LNPL sous la direction de Barbara Köpke (PR en Sciences du Langage, UR4156, LNPL). Plus d'informations ICI.
 
  • Iona BREDIF, "Sens et contexte : étude neuropsycholinguistique des effets contextuels dans la construction du sens"

Comment un lecteur peut-il attribuer un sens à un signifiant ? Cette thèse a pour but de s’intéresser aux effets du contexte dans la construction du sens et à la modélisation psycholinguistique de ces effets. Elle est motivée par le constat général en SHS que bien que toute activité humaine se fasse dans un contexte donné, y compris l’activité langagière, la prise en compte de ce contexte dans la modélisation des activités reste rare. L’objectif de ce projet est de s’inscrire dans une théorie sémantique perceptive à même de décrire finement les effets contextuels et d’en proposer une modélisation dans ce cadre. Il s’agit plus précisément de mettre à jour la réalité neuropsycholinguistique des processus de perception du sens tels que décrits par une sémantique interprétative (Rastier, 2009, 2010), en choisissant les effets de contexte comme angle d’approche. Nous nous demandons si le contexte est bien constitutif de l’émergence du sens et si à ce titre nous pouvons observer des corrélâts neurophysiologiques d’une primauté du contexte dans la sémantisation. Nous abordons plus spécifiquement les effets du contexte linguistique (ou co-texte) et ceux du contexte générico-discursif (relatif à la pratique sociale dans laquelle a lieu la production langagière). Dans ce séminaire, nous présenterons les enjeux théoriques du projet ainsi que ses objectifs

Iona BREDIF est doctorante à l'Ecole Doctorale CLESCO et mène ses recherches dans le laboratoire LNPL sous la direction de Régis Missire (MCF en Sciences du Langage, UR4156, LNPL) et Barbara Köpke (PR en Sciences du Langage, UR4156, LNPL). Plus d'informations ICI.
 
  • Victoria LLORENTI LUQUE, "L’influence de la lexicalisation en L1 sur l’inférence de mots inconnus dans la compréhension écrite et orale en L2"

La lexicalisation est l’existence d’un équivalent d'une lexie de la L2 dans la L1 de l’apprenant. Cet équivalent peut être simple ou polylexical. D’après l’hypothèse de la lexicalisation de Paribakht (2005), lors du processus inférentiel d’un mot inconnu en langue seconde (L2), le lemme en langue première (L1) qui recouvre complètement ou partiellement celui du lexème du mot inconnu sera activé. Donc, le manque d’un concept préalable qui permet la création du lien ‘forme-sens’ peut gêner la compréhension de l’apprenant. Or peu d’études se sont penchées sur ce sujet et leurs résultats sont parfois contradictoires. De plus, à notre connaissance, aucune recherche n’a observé l’influence de la lexicalisation lors de la compréhension d’un texte oral en L2. Les études qui seront présentées rendent compte des résultats obtenus jusqu’au présent par rapport à l’influence lexicale sur la compréhension et qui constituent la base pour notre thèse.

Victoria LLORENTI LUQUE est doctorante à l'Ecole Doctorale CLESCO et mène ses recherches dans le laboratoire LNPL  sous la direction de Olga Theophanous (MCF-HDR en Sciences du Langage, UR4156, LNPL) et Encarni Arroyo (MCF en Langue Etrangère et Applqiuée, UR4156, LNPL). Plus d'informations ICI.
 
  • Perrine SIGUIER, "Aphasies Primaires Progressives : caractérisation neuropsycholinguistique et impact d’antécédents de troubles du neurodéveloppement."

Les aphasies primaires progressives (APP) sont des formes atypiques de la maladie d’Alzheimer (MA) et de la démence frontotemporale (DFT). Les APP constituent un groupe de syndromes neurodégénératifs caractérisés par une atteinte du langage et de la parole avec une préservation des autres fonctions cognitives. Si la neuroimagerie et l’étude du discours sont de bons outils de caractérisation des APP, elles ne permettent pas d’élucider pourquoi, dans certains cas, la MA et la DFT débutent par ces syndromes atypiques. Une hypothèse, restant peu étudiée, est l’implication d’antécédents de troubles du neurodéveloppement (TND) dans les processus neurodégénératifs. Les trois projets qui seront présentés contribuent à répondre aux deux objectifs de la thèse : caractériser les variants d’APP sur les plans de la neuroimagerie, de la neuropsychologie et de la linguistique ainsi qu’explorer le lien entre les TND et les maladies neurodégénératives.

Perrine SIGUIER est doctorante à l'Ecole Doctorale CLESCO et mène ses recherches dans les laboratoires LNPL et ToNIC sous la direction de Mélanie JUCLA (MCF en Sciences du Langage, UR 4156 LNPL) et Jérémie PARIENTE (PU-PH en Neurologie, UMR 1214, ToNIC) . Sa thèse s'inscrit dans le projet FLUD4 "FLUence et Disfluences en Discours dans les maladies neuroDégénératives avec ou sans antécédents de trouble neuroDéveloppemental du langage», financé par l'ANR.