Historique LNPL


Le Laboratoire de NeuroPsychoLinguistique s’appuie sur une tradition déjà longue. En effet, le terme « neuropsycholinguistique » apparaît pour la première fois en 1973, dans le sous-titre de l’ouvrage interdisciplinaire publié chez Dessart (Bruxelles) – l’agrammatisme – par René Tissot, Georges Mounin et François Lhermitte (Pourquié, 2013). Cette même année, Jean-Luc Nespoulous soutenait sa thèse de Doctorat, également sur l’agrammatisme. Le premier laboratoire de neuropsycholinguistique, le laboratoire Jacques-Lordat, a été fondé en 1990 par le Professeur Jean-Luc Nespoulous, à son retour du Québec où l’Université de Montréal où avait été créé, en 1980, le premier poste de Professeur de "neuropsycholinguistique cognitive" en francophonie.

Le choix du nom du laboratoire à ce moment- là renoue avec l'histoire régionale : Jacques Lordat était médecin à la Faculté de Médecine de Montpellier et fut le premier à proposer une modélisation des différentes étapes de l'acte de parole d'après ses observations de patients aphasiques (pour en savoir plus, voir ici). Le laboratoire de neuropsycholinguistique qui portait son nom fut le premier laboratoire en France avec un fort ancrage en sciences du langage à se spécialiser dans l'étude des pathologies du langage afin d'étudier l'architecture fonctionnelle du langage. Tout en maintenant cette spécialisation, les thématiques de recherche se sont étendues au fil des ans mais ont toujours été caractérisées par une forte interdisciplinarité, laquelle a valu la médaille d'argent du CNRS à Jean-Luc Nespoulous en 2004 (plus).

Lorsqu'en 2005 la possibilité fut ouverte d'autoriser des regroupements d'unités de recherches au de-là des cloisonnements disciplinaires, Jean-Luc Nespoulous et le laboratoire Jacques-Lordat ont été un moteur dans la création de l'Unité de Recherche Interdisciplinaire Octogone au 1er janvier 2007, permettant le rapprochement institutionnel de trois laboratoires en sciences du langage et en psychologie (psychopathologie, psychologie de la santé et du développement) ayant un potentiel de complémentarité évident. Si l'expérience au sein d'Octogone a finalement montré que tous les membres d'Octogone n'ont pas été sensibles aux atouts de l'interdisciplinarité, les sept années d'échanges ont permis d'établir un périmètre de chercheurs désireux de continuer le développement d'approches interdisciplinaires complémentaires et de tenter de faire un pas de plus vers la transdisciplinarité. C'est ainsi que depuis le 1er janvier 2016 l'URI Octogone-Lordat a regroupé des enseignants-chercheurs en Sciences du Langage, en Psychologie et en Langues dans des recherches focalisées sur l'étude des (dys)fonctionnements langagiers et de la cognition.

Depuis septembre 2021, l'URI Octogone-Lordat devient le Laboratoire en NeuroPsychoLinguistique, le focus des recherches restant original dans le paysage de la recherche française de plusieurs points de vues :
- par la conception du handicap langagier au sens large (Nespoulous & Virbel, 2004) qui implique de considérer toute situation de contrainte dans l’utilisation du langage (apprentissages/acquisitions, (dys)fonctionnements, comportement sujet normal, etc.) pour l’étude de l’architecture fonctionnelle sous-jacente du langage ;
- par une tradition bien établie dans l’étude des pathologies primaires du langage du point de vue des SHS qui reste unique en France ;
- par la focalisation croissante sur les situations de bi- et multilinguisme dans toute leur dynamique, une thématique encore très largement négligée dans les recherches en France.


20 ans laboratoire Jacques-Lordat en 2010 à l'Hôtel d'Assézat




25 ans laboratoire Jacques-Lordat en 2015 à la nouvelle maison de la recherche