Soutenance de thèse : Tonia Lanchantin "Lien entre utilisation de l'écrit numérique en messagerie instantanée et la qualité de la production orthographique"

Publié le 14 juin 2016 Mis à jour le 18 février 2022
le 21 juin 2016
14h30
MdR, salle D31

Jury :

Jean-Michel BOUCHEIX (PR, Université de Bourgogne) : rapporteur
Pierre LARGY, PR (Université de Toulouse 2 Jean Jaurès) : co-directeur de la thèse
Fabien LIENARD (MCF, Université Blaise Pascal)
Fabio MONTERMINI (DR, Université de Toulouse 2 Jean Jaurès)
Marie-France MORIN (PR, Université de Sherbrooke) : rapporteur
Aurélie SIMOËS-PERLANT (MCF, Université de Toulouse 2 Jean Jaurès) : co-directrice de la thèse


Résumé de la thèse :
Cette thèse a pour objet de définir la nature du lien entre l'utilisation de l’écrit numérique en messagerie instantanée et la qualité de la production orthographique. C’est pourquoi il était nécessaire de comprendre ce qui se produit sur le plan cognitif lorsque des adolescents en contact quasi quotidien avec la norme produisent de l’écrit normé et numérique. Nous avons poursuivi le travail de recherche engagé en proposant une analyse en deux temps (le premier visant à définir plus amplement l’écrit numérique en messagerie instantanée ; le second à identifier la nature du lien évoqué supra). Dans un premier temps, nous avons défini (a) l’écrit numérique lorsqu’il est employé par les adolescents, identifié (b) les connaissances potentiellement impactées à l’origine des modifications (qui sont les formes propres à l’écrit numérique), et tenté de (c) de savoir si le contexte de production influe sur la performance des adolescents. Dans un second temps, nous avons tenté de déterminer (d) si le niveau orthographique a un lien avec la production de modifications, (e) si certaines modifications sont plus à risque que d’autres, et (f) si l’exposition à l’écrit numérique en messagerie instantanée a des conséquences sur la qualité de la performance orthographique. Pour les besoins de cette thèse, les méthodologies appliquées ont été l’analyse de corpus, la comparaison de performances en fonction du support (normé et numérique), et en fonction du groupe (e.g., francophones et anglophones). Les premiers résultats ont d’abord montré que (a) l’écrit numérique en messagerie instantanée est plus proche du code oral que du code écrit, que (b) les connaissances potentiellement impactées (relatives à la valeur des lettres) sont celles qui permettent à la fois de produire de l’orthographe et des modifications, et que (c) le contexte de production (entre francophones et anglophones) influence autant la performance que la profondeur orthographique d’une langue. La seconde série de résultats a montré que (d) les adolescents qui disposent d’un niveau orthographique élevé produisent davantage de modifications que les adolescents qui disposent d’un niveau orthographique faible, (e) que les modifications qui peuvent être confondues avec des erreurs orthographiques sont plus à risque que celles qui ne le peuvent pas, et (f) que l’exposition à l’écrit numérique en messagerie instantanée chez les adolescents dont le niveau orthographique est faible et dont les connaissances orthographiques sont toujours en phase de consolidation a des conséquences négatives sur leur performance orthographique.
Pour conclure, la nature de ce lien diffère en fonction du niveau orthographique des participants (même si le contexte de production influence la performance de façon inconditionnelle). D’un côté, elle s’avère négative pour les adolescents dont le niveau orthographique est faible et dont les connaissances orthographiques sont en cours de consolidation. La phonétisation de l’écrit, la production de modifications qui peuvent être confondues avec des erreurs orthographiques, et le risque associé lorsque les connaissances relatives à la valeur des lettres ne sont pas consolidées semblent être en cause. De l’autre, elle s’avère neutre pour les adolescents dont le niveau orthographique est élevé.

Mots clés :
Orthographe, Ecrit Numérique, Messagerie Instantanée, Adolescent, Lien.