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Soutenance de thèse : Sarah Medjaoued "Effet des émotions sur le focus attentionnel chez l'enfant âgé de 4 à 11 ans"
Publié le 23 novembre 2020 – Mis à jour le 18 février 2022
le 24 novembre 2020
8h30
Soutenance par visio : lien de connexionJury :
Isabelle Nocus-Bansept, Maître de conférences HDR en Psychologie du développement, Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN) EA 2661, Université de Nantes - Rapporteure
Isabelle Nocus-Bansept, Maître de conférences HDR en Psychologie du développement, Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN) EA 2661, Université de Nantes - Rapporteure
Jean-Michel Boucheix, Professeur des Universités en Psychologie cognitive et ergonomique, LEAD CNRS UMR 5022 - Université Bourgogne Franche-Comté - Rapporteur
Philippe Brun, Professeur des Universités en Psychologie du développement, CIRNEF EA 7454, Université de Rouen Normandie - Examinateur
Aurélie Simoës-Perlant, Maître de Conférences HDR en Psychologie du développement, Laboratoire CLLE, CNRS UMR 5263, Université de Toulouse Jean Jaurès - Directrice de thèse
Pierre Largy, Professeur des Universités en Psychologie du développent cognitif, URI Octogone-Lordat EA 4156, Université de Toulouse Jean Jaurès - Co-directeur de thèse
Résumé :
De par le lien étroit qu’elles entretiennent avec la cognition, les émotions influencent nos comportements, nos perceptions ainsi que nos performances lorsqu’il s’agit d’apprendre. Si l’existence de ce lien semble faire consensus au sein de la communauté scientifique, la nature de celui-ci fait aujourd’hui encore débat. Ainsi, pour certains, les émotions seraient une entrave aux fonctions cognitives (e.g., Hadwin, Brogan, & Stevenson, 2005). Selon le RAM (Ellis & Moore, 1999), toutes émotions mobiliseraient une partie des ressources attentionnelles au détriment de la tâche à réaliser. Cependant, à l’inverse, d’autres études font état d’un effet facilitateur des émotions (e.g., Burkitt & Barnett, 2006). Cette apparente opposition pourrait être liée à l’interaction entre l’émotion induite et l’état initial des participants. Selon le modèle de la congruence émotionnelle (Bower, 1981), une information véhiculant une émotion de même nature que celle ressentie par l’individu (congruence) serait plus rapidement traitée qu’une information véhiculant une émotion non similaire (incongruence). Or, rares sont les études prenant en considération l’état des participants avant la tâche. De plus, un grand nombre de travaux étudie l’effet des émotions sur des processus cognitifs de haut niveau. Cependant, ceux-ci sont sous-tendus par l’activation de différents processus tels que l’attention qui est impliquée dans toutes tâches d’apprentissage. Il est possible, d’une part, que les émotions n’aient pas le même effet sur l’ensemble des processus cognitifs et d’autre part, que cet effet soit variable au cours du développement de l’individu.
A l’heure actuelle, peu de travaux ont été conduits chez l’enfant et encore moins en milieu scolaire. Aussi, ce travail de thèse a pour objectif d’étudier l’influence des émotions sur les processus de focalisation et d’orientation de l’attention sélective chez l’enfant d’école maternelle et primaire. Pour ce faire, cinq études expérimentales ont été réalisées. La première visait à tester l’effet des émotions sur l’attention sélective des enfants par le prisme de l’hypothèse formulée par le modèle RAM (Ellis & Moore, 1999) et de celle formulée par le modèle de la congruence émotionnelle (Bower, 1981). Ainsi, nous avons utilisé des tâches de barrage permettant d’apprécier les performances attentionnelles.
Nos résultats tendent à invalider l’hypothèse du RAM en faisant état de la possibilité d’effets facilitateurs des émotions. Toutefois, nous n’avons pas été en mesure de valider l’hypothèse concernant un effet constant de la congruence émotionnelle au regard du faible pourcentage de participants présentant un état émotionnel initial désagréable. Ces résultats sont discutés au regard des limites méthodologiques de l’étude qui nous ont conduites à questionner, dans l’étude 2, la nécessité d’investiguer la compréhension que les participants ont des outils d’évaluation de l’état émotionnel. Nos résultats ont permis d’adapter la méthode d’administration de notre l’échelle d’auto-évaluation à notre échantillon. Les résultats des deux premières études ont conduit à nous centrer sur le modèle de la congruence émotionnelle en faisant varier les méthodes d’administration (comparaison inter-sujets vs intra-sujets), les inducteurs émotionnels (induction simple par la couleur vs induction double musique et couleur), ainsi que les cibles à pister (neutre ou congruente). Là encore, nous n’avons pas été en mesure de valider un effet constant de la congruence émotionnelle. Il semble que nos résultats soient relativement sensibles à la méthodologie employée. En effet, si les études menées en inter-sujets font état d’un effet facilitateur des émotions agréables, les études menées en intra-sujet font état d’un effet facilitateur des émotions désagréables. Ces résultats questionnent alors les protocoles de recherche actuellement utilisés.
Mots clés : Émotion – Attention – Enfant – Congruence émotionnelle – Induction émotionnelle
Aurélie Simoës-Perlant, Maître de Conférences HDR en Psychologie du développement, Laboratoire CLLE, CNRS UMR 5263, Université de Toulouse Jean Jaurès - Directrice de thèse
Pierre Largy, Professeur des Universités en Psychologie du développent cognitif, URI Octogone-Lordat EA 4156, Université de Toulouse Jean Jaurès - Co-directeur de thèse
Résumé :
De par le lien étroit qu’elles entretiennent avec la cognition, les émotions influencent nos comportements, nos perceptions ainsi que nos performances lorsqu’il s’agit d’apprendre. Si l’existence de ce lien semble faire consensus au sein de la communauté scientifique, la nature de celui-ci fait aujourd’hui encore débat. Ainsi, pour certains, les émotions seraient une entrave aux fonctions cognitives (e.g., Hadwin, Brogan, & Stevenson, 2005). Selon le RAM (Ellis & Moore, 1999), toutes émotions mobiliseraient une partie des ressources attentionnelles au détriment de la tâche à réaliser. Cependant, à l’inverse, d’autres études font état d’un effet facilitateur des émotions (e.g., Burkitt & Barnett, 2006). Cette apparente opposition pourrait être liée à l’interaction entre l’émotion induite et l’état initial des participants. Selon le modèle de la congruence émotionnelle (Bower, 1981), une information véhiculant une émotion de même nature que celle ressentie par l’individu (congruence) serait plus rapidement traitée qu’une information véhiculant une émotion non similaire (incongruence). Or, rares sont les études prenant en considération l’état des participants avant la tâche. De plus, un grand nombre de travaux étudie l’effet des émotions sur des processus cognitifs de haut niveau. Cependant, ceux-ci sont sous-tendus par l’activation de différents processus tels que l’attention qui est impliquée dans toutes tâches d’apprentissage. Il est possible, d’une part, que les émotions n’aient pas le même effet sur l’ensemble des processus cognitifs et d’autre part, que cet effet soit variable au cours du développement de l’individu.
A l’heure actuelle, peu de travaux ont été conduits chez l’enfant et encore moins en milieu scolaire. Aussi, ce travail de thèse a pour objectif d’étudier l’influence des émotions sur les processus de focalisation et d’orientation de l’attention sélective chez l’enfant d’école maternelle et primaire. Pour ce faire, cinq études expérimentales ont été réalisées. La première visait à tester l’effet des émotions sur l’attention sélective des enfants par le prisme de l’hypothèse formulée par le modèle RAM (Ellis & Moore, 1999) et de celle formulée par le modèle de la congruence émotionnelle (Bower, 1981). Ainsi, nous avons utilisé des tâches de barrage permettant d’apprécier les performances attentionnelles.
Nos résultats tendent à invalider l’hypothèse du RAM en faisant état de la possibilité d’effets facilitateurs des émotions. Toutefois, nous n’avons pas été en mesure de valider l’hypothèse concernant un effet constant de la congruence émotionnelle au regard du faible pourcentage de participants présentant un état émotionnel initial désagréable. Ces résultats sont discutés au regard des limites méthodologiques de l’étude qui nous ont conduites à questionner, dans l’étude 2, la nécessité d’investiguer la compréhension que les participants ont des outils d’évaluation de l’état émotionnel. Nos résultats ont permis d’adapter la méthode d’administration de notre l’échelle d’auto-évaluation à notre échantillon. Les résultats des deux premières études ont conduit à nous centrer sur le modèle de la congruence émotionnelle en faisant varier les méthodes d’administration (comparaison inter-sujets vs intra-sujets), les inducteurs émotionnels (induction simple par la couleur vs induction double musique et couleur), ainsi que les cibles à pister (neutre ou congruente). Là encore, nous n’avons pas été en mesure de valider un effet constant de la congruence émotionnelle. Il semble que nos résultats soient relativement sensibles à la méthodologie employée. En effet, si les études menées en inter-sujets font état d’un effet facilitateur des émotions agréables, les études menées en intra-sujet font état d’un effet facilitateur des émotions désagréables. Ces résultats questionnent alors les protocoles de recherche actuellement utilisés.
Mots clés : Émotion – Attention – Enfant – Congruence émotionnelle – Induction émotionnelle