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Soutenance de thèse : Lucille Soulier "Émotion et orthographe : étude chez l'enfant d'école primaire"
Publié le 13 novembre 2019 – Mis à jour le 18 février 2022
le 28 novembre 2019
14h
Campus du Mirail, maison de la recherche, salle D29Thèse de doctorat en psychologie du développement
Émotion et orthographe : étude chez l'enfant d'école primaire
Jury :
Nathalie Blanc, Professeure des Universités, Université Paul Valéry Montpellier - Rapporteure
Thierry Olive, Directeur de recherche HDR, CNRS, Université de Poitiers - Rapporteur
Pamela Gobin, Maître de conférences, Université de Reims Champagne-Ardenne - Examinatrice
Aurélie Simoës-Perlant, Maître de conférences HDR, Université Toulouse Jean Jaurès - Examinatrice
Pierre Largy, Professeur des Universités, Université Toulouse Jean Jaurès - Directeur de thèse
Résumé :
La question de l’impact de l’émotion sur la cognition constitue aujourd’hui un champ de recherche abondant, tant en neurosciences qu’en Sciences Humaines. Alors qu’il existe de nombreuses études traitant de cette question chez l’adulte, peu d’études ont été conduites chez l’enfant et encore moins dans le cadre plus écologique des apprentissages scolaires. Ce travail de thèse a pour objectif d’étudier l’influence des émotions sur la mise en œuvre des processus orthographiques chez l’enfant d’école primaire. En utilisant les spécificités de l’orthographe et la diversité des processus qu’elle mobilise, nous entendons tester l’hypothèse formulée par le modèle RAM (Ellis & Ashbrook, 1988 ; Ellis & Moore, 1999) selon laquelle l’émotion mobiliserait une partie des ressources attentionnelles de l’individu aux dépens du traitement de la tâche en cours. Pour ce faire, cinq études expérimentales ont été réalisées. L’effet d’une induction d’un état émotionnel, positif ou négatif, par la musique, a été testé sur les performances orthographiques dans différentes tâches (i.e., production écrite libre et contrôlée, tâche de copie et tâche de détection d’erreurs). Les résultats de nos études montrent que, de façon générale, l’induction d’un état émotionnel négatif provoque une altération des performances orthographiques chez le scripteur novice. En accord avec l’hypothèse de la privation attentionnelle générée par l’émotion, l’effet de cette dernière est différencié en fonction de la nature et du coût de la tâche, de la nature de l’item à traiter et du niveau d’expertise du scripteur. L’émotion négative est associée à des performances déficitaires principalement lorsque la situation est coûteuse et mobilise un contrôle attentionnel élevé. Cet effet s’observe sur différents indicateurs tels que la réussite à la tâche et son temps d’exécution. En montrant un effet différencié de l’émotion selon le coût attentionnel de la tâche, les résultats de ces études valident l’hypothèse selon laquelle l’émotion constitue une charge cognitive supplémentaire. Cependant, de nouvelles études doivent être conduites pour identifier la nature des mécanismes à l’origine de cette privation attentionnelle. De plus, contrairement aux prédictions formulées par le modèle RAM, ces études ne rendent pas compte d’un effet, positif ou négatif, de l’induction émotionnelle positive sur les performances. Ce résultat est discuté au regard des difficultés méthodologiques à induire et mesurer une émotion.
Mots-clés : Émotion - Orthographe - Production écrite - Enfants - Apprentissage - Coût cognitif