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Symposium JLN : Résumé Durand
Jacques Durand
CLLE-ERSS, Université de Toulouse II et CNRS, Institut Universitaire de France
«Marque phonologique, acquisition et pathologie du langage : que reste-t-il de l’héritage jakobsonien ? »
CLLE-ERSS, Université de Toulouse II et CNRS, Institut Universitaire de France
«Marque phonologique, acquisition et pathologie du langage : que reste-t-il de l’héritage jakobsonien ? »
Une des originalités de Roman Jakobson a été de chercher à appliquer un ensemble de concepts de la linguistique structurale, et en particulier la notion de marque, à l’étude de l’acquisition et des troubles du langage (cf. Kindersprache, Aphasie und allgemeine Lautgesetze, 1941) Les hypothèses jakobsoniennes, réinterprétées dans un cadre innéiste et modulaire, ont été extrêmement fertiles en phonologie et ont stimulé les recherches en psycho- et neuro-linguistique. Depuis une vingtaine d’années, de nombreux spécialistes sont de plus en plus critiques de la tradition jakobsonnienne. Je défendrai la thèse que des notions comme celles de complexité et d’asymétrie sont centrales à la théorie linguistique et n’exigent pas une interprétation innéiste et modulaire. Je rappellerai aussi que tous les travaux sur l’acquisition et la pathologie du langage n’ont pas dressé un bilan aussi négatif de la marque que d’autres notions (par ex. Nespoulous et al. 1983, Paradis & Béland 2002). Ma conclusion sera qu’une place doit être faite à la notion de marque, y compris en remédiation, même si les formalisations symboliques qui ont prévalu en linguistique sont progressivement abandonnées au profit de modèles moins discrets, plus variables et dynamiques.
Dates
Créé le 9 octobre 2011