-
Partager cette page
Séminaire Octogone-Lordat "Work in progress : spécial Master 2"
Publié le 28 avril 2019 – Mis à jour le 15 novembre 2019
le 7 juin 2019
de 10h30 à 12h30
MdR, salle D31
Manifestation coordonnée par Nour EZZEDDINE et Mélanie GIMENO (URI Octogone-Lordat)
Programme :
MdR, salle D31
Manifestation coordonnée par Nour EZZEDDINE et Mélanie GIMENO (URI Octogone-Lordat)
Programme :
10h30 – L’influence de l’inhibition sur l’accès lexical : étude de la fluence verbale au cours du vieillissement typique et non typique. Cassiopée COPARD (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J)
10h50 – Évaluation de l’aphasie en Nouvelle-Calédonie : Élaboration et études de validation d’une version adaptée du MT 86. Camille NANGARD (Master Orthophonie, Faculté de médecine de Rangueil, UT3)
11h10 – Contraintes de linéarisation des constituants : comparaison français – japonais. Astrid CHEMIN (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J)
11h30 – Rythme, métrique et perception. Anne-Flore GINDRE (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J, en stage à l' U.R.I. Octogone-Lordat)
11h50 – L'incidence de la langue parlée sur le registre vocal, étude comparative du français et de l'anglais. Lucie JUDKINS (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J)
Résumés :
Cassiopée COPARD : L’influence de l’inhibition sur l’accès lexical : étude de la fluence verbale au cours du vieillissement typique et non typique.
Au cours du vieillissement, qu’il soit accompagné d’une maladie neurodégénérative ou non, le langage est une compétence qui s’altère. D’autres fonctions cognitives sont sujettes à des modifications telles que les fonctions exécutives. Il est donc possible de se demander si une moins bonne performance des fonctions exécutives est liée aux altérations du langage observées au cours du vieillissement. Ma recherche se porte sur cette question et notamment sur l’influence des processus inhibiteurs lors de l’accès lexical. En effet, lors de la production orale le locuteur doit « choisir » le bon mot et inhiber tous les potentiels concurrents (Dell, 1986). Les capacités d’inhibition ont été montrées comme moins importantes au cours du vieillissement, typique ou non (Nigg, 2000). A l’aide de tâches de fluence, l’idée est de montrer dans un premier temps les différences d’accès lexical qui se reflètent selon différents groupes de participants (groupe jeune, âgé typique, âgé avec maladie d’Alzheimer ou aphasie progressive primaire). Dans un second temps, les différentes manifestations des processus inhibiteurs dans les réponses des participants seront analysées pour voir s’il existe un lien entre ces manifestations et des résultats aux tests de fluence plus faibles.
Camille NANGARD : Évaluation de l’aphasie en Nouvelle-Calédonie : Élaboration et études de validation d’une version adaptée du MT 86.
La Nouvelle-Calédonie, territoire français de l’océan Pacifique, est située à 17 000 km de la Métropole. Archipel peuplé au gré de multiples migrations, sa population est multiculturelle et multilingue. Le wallisien, le futunien, le tahitien, le vietnamien, le javanais, le bichelamar et 28 langues kanak se côtoient sur l’île. Le français reste la langue véhiculaire partagée par toutes les communautés. Néanmoins, le français calédonien se distingue du français standard par un accent particulier et des expressions qui lui sont propres. Partant du postulat que les tests orthophoniques étalonnés sur la population métropolitaine étaient inadéquats à l’évaluation de la population calédonienne, nous avons élaboré une version adaptée du protocole Montréal-Toulouse 86 (MT 86), créé par Nespoulous, Joanette et Roch-Lecours (1986). Dans un premier temps, la version adaptée du protocole a été soumis à un échantillon constitué de 47 sujets sains et 5 patients aphasiques afin d’en déterminer la validité en analysant sa consistance interne et sa sensibilité à la pathologie. Dans un deuxième temps, nous avons analysé pour chaque épreuve du protocole adapté, l’influence des différentes variables socio-démographiques et linguistiques (âge, niveau d’études, bilinguisme). Enfin, nous avons analysé l’existence de corrélations entre certaines tâches du protocole qui sont censées évaluer la même aptitude (tâches lexicales, tâches de compréhension orale à réponses non-verbales, tâches de lecture).
Astrid CHEMIN : Contraintes de linéarisation des constituants : comparaison français – japonais
Chaque système linguistique est organisé en fonction de contraintes variées, strictes ou plus souples (contraintes préférentielles). Nous nous intéressons aux contraintes qui influencent l'ordre des constituants dans la phrase, et en particulier au niveau de l’ordre des compléments entre eux, en français et en japonais. On se focalisera sur les contraintes syntaxiques et sémantiques suivantes : la fonction grammaticale, l’animéité du référent, ainsi que l’effet de la construction disloquée en français. Nous présenterons les trois études expérimentales que nous avons menées, dans le cadre du paradigme du rappel de phrases à l’oral, et discuterons des résultats obtenus, dans une perspective typologique et psycholinguistique.
Anne-Flore GINDRE : Rythme, métrique et perception
L'homme a tendance à regrouper les objets et les événements de son environnement selon des rythmes perceptifs, que ce soit au niveau visuel, tactile ou auditif. Dans cette recherche, nous nous intéresserons aux rythmes perceptifs auditifs en parole et en musique et à leur incidence au niveau fonctionnel. Nous partirons du postulat que le rythme existe comme construction psychologique permettant l'organisation de notre environnement, puis verrons la place du rythme au niveau cognitif et comment il participe des capacités d'attention, de mémoire et de traitement de l'information. Nous poursuivrons la recherche avec l'observation des caractéristiques prosodiques propres au français, en particulier avec les notions de métrique et d'accentuation. Nous nous pencherons ainsi sur les variations de scansion selon les différents types de discours (spontané, lu, slam, chant, ...). Enfin, nous proposerons une ouverture avec une étude de la dyslexie dont l'une des causes serait un déficit perceptif de l'organisation temporelle entraînant une distorsion des représentations mentales.
Lucie JUDKINS : L'incidence de la langue parlée sur le registre vocal, étude comparative du français et de l'anglais
Beaucoup d’allophones remarquent que, selon la langue qu'ils parlent, leur voix "change". Il semblerait effectivement que le registre - la hauteur et l'étendue de la voix - ait tendance à évoluer différemment en fonction de la langue utilisée par un locuteur donné. La recherche présentée ici a pour objectif d'analyser ce phénomène, de le décrire et d’en comprendre autant que possible l’origine. Notre travail s’articule autour de trois hypothèses : nous postulons que la différence des variations de registre entre les deux langues peut s’expliquer en partie par leurs caractéristiques prosodiques intrinsèques. Ainsi, il nous semble que le français induirait l’utilisation d’un registre plutôt haut et qu’au contraire l’anglais serait parlé sur un registre plutôt bas. D’autre part, « l’effet L2 » (le manque d’assurance dans la L2 qui implique l’utilisation d’un registre plus aigu) viendrait interagir avec ce premier facteur d’influence, venant ainsi renforcer l’écart des registres adoptés en français et en anglais respectivement chez les anglophones, et à l’inverse, réduire cet écart chez les francophones. Enfin, nous nous intéressons spécifiquement aux pauses voisées et nous attendons à ce qu’elles s’alignent sur le registre vocal moyen du locuteur. Nous avons choisi de travailler sur un corpus de parole que nous avons constitué en fonction de ces questions de recherche. Notre protocole expérimental permet de comparer les productions langagières d'un même locuteur, en français et en anglais. Nous disposons de participants anglophones et francophones, ayant des niveaux de maitrise de leur L2 divers.
10h50 – Évaluation de l’aphasie en Nouvelle-Calédonie : Élaboration et études de validation d’une version adaptée du MT 86. Camille NANGARD (Master Orthophonie, Faculté de médecine de Rangueil, UT3)
11h10 – Contraintes de linéarisation des constituants : comparaison français – japonais. Astrid CHEMIN (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J)
11h30 – Rythme, métrique et perception. Anne-Flore GINDRE (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J, en stage à l' U.R.I. Octogone-Lordat)
11h50 – L'incidence de la langue parlée sur le registre vocal, étude comparative du français et de l'anglais. Lucie JUDKINS (M2 SdL, parcours "Linguistique, Cognition, Communication", UT2J)
Résumés :
Cassiopée COPARD : L’influence de l’inhibition sur l’accès lexical : étude de la fluence verbale au cours du vieillissement typique et non typique.
Au cours du vieillissement, qu’il soit accompagné d’une maladie neurodégénérative ou non, le langage est une compétence qui s’altère. D’autres fonctions cognitives sont sujettes à des modifications telles que les fonctions exécutives. Il est donc possible de se demander si une moins bonne performance des fonctions exécutives est liée aux altérations du langage observées au cours du vieillissement. Ma recherche se porte sur cette question et notamment sur l’influence des processus inhibiteurs lors de l’accès lexical. En effet, lors de la production orale le locuteur doit « choisir » le bon mot et inhiber tous les potentiels concurrents (Dell, 1986). Les capacités d’inhibition ont été montrées comme moins importantes au cours du vieillissement, typique ou non (Nigg, 2000). A l’aide de tâches de fluence, l’idée est de montrer dans un premier temps les différences d’accès lexical qui se reflètent selon différents groupes de participants (groupe jeune, âgé typique, âgé avec maladie d’Alzheimer ou aphasie progressive primaire). Dans un second temps, les différentes manifestations des processus inhibiteurs dans les réponses des participants seront analysées pour voir s’il existe un lien entre ces manifestations et des résultats aux tests de fluence plus faibles.
Camille NANGARD : Évaluation de l’aphasie en Nouvelle-Calédonie : Élaboration et études de validation d’une version adaptée du MT 86.
La Nouvelle-Calédonie, territoire français de l’océan Pacifique, est située à 17 000 km de la Métropole. Archipel peuplé au gré de multiples migrations, sa population est multiculturelle et multilingue. Le wallisien, le futunien, le tahitien, le vietnamien, le javanais, le bichelamar et 28 langues kanak se côtoient sur l’île. Le français reste la langue véhiculaire partagée par toutes les communautés. Néanmoins, le français calédonien se distingue du français standard par un accent particulier et des expressions qui lui sont propres. Partant du postulat que les tests orthophoniques étalonnés sur la population métropolitaine étaient inadéquats à l’évaluation de la population calédonienne, nous avons élaboré une version adaptée du protocole Montréal-Toulouse 86 (MT 86), créé par Nespoulous, Joanette et Roch-Lecours (1986). Dans un premier temps, la version adaptée du protocole a été soumis à un échantillon constitué de 47 sujets sains et 5 patients aphasiques afin d’en déterminer la validité en analysant sa consistance interne et sa sensibilité à la pathologie. Dans un deuxième temps, nous avons analysé pour chaque épreuve du protocole adapté, l’influence des différentes variables socio-démographiques et linguistiques (âge, niveau d’études, bilinguisme). Enfin, nous avons analysé l’existence de corrélations entre certaines tâches du protocole qui sont censées évaluer la même aptitude (tâches lexicales, tâches de compréhension orale à réponses non-verbales, tâches de lecture).
Astrid CHEMIN : Contraintes de linéarisation des constituants : comparaison français – japonais
Chaque système linguistique est organisé en fonction de contraintes variées, strictes ou plus souples (contraintes préférentielles). Nous nous intéressons aux contraintes qui influencent l'ordre des constituants dans la phrase, et en particulier au niveau de l’ordre des compléments entre eux, en français et en japonais. On se focalisera sur les contraintes syntaxiques et sémantiques suivantes : la fonction grammaticale, l’animéité du référent, ainsi que l’effet de la construction disloquée en français. Nous présenterons les trois études expérimentales que nous avons menées, dans le cadre du paradigme du rappel de phrases à l’oral, et discuterons des résultats obtenus, dans une perspective typologique et psycholinguistique.
Anne-Flore GINDRE : Rythme, métrique et perception
L'homme a tendance à regrouper les objets et les événements de son environnement selon des rythmes perceptifs, que ce soit au niveau visuel, tactile ou auditif. Dans cette recherche, nous nous intéresserons aux rythmes perceptifs auditifs en parole et en musique et à leur incidence au niveau fonctionnel. Nous partirons du postulat que le rythme existe comme construction psychologique permettant l'organisation de notre environnement, puis verrons la place du rythme au niveau cognitif et comment il participe des capacités d'attention, de mémoire et de traitement de l'information. Nous poursuivrons la recherche avec l'observation des caractéristiques prosodiques propres au français, en particulier avec les notions de métrique et d'accentuation. Nous nous pencherons ainsi sur les variations de scansion selon les différents types de discours (spontané, lu, slam, chant, ...). Enfin, nous proposerons une ouverture avec une étude de la dyslexie dont l'une des causes serait un déficit perceptif de l'organisation temporelle entraînant une distorsion des représentations mentales.
Lucie JUDKINS : L'incidence de la langue parlée sur le registre vocal, étude comparative du français et de l'anglais
Beaucoup d’allophones remarquent que, selon la langue qu'ils parlent, leur voix "change". Il semblerait effectivement que le registre - la hauteur et l'étendue de la voix - ait tendance à évoluer différemment en fonction de la langue utilisée par un locuteur donné. La recherche présentée ici a pour objectif d'analyser ce phénomène, de le décrire et d’en comprendre autant que possible l’origine. Notre travail s’articule autour de trois hypothèses : nous postulons que la différence des variations de registre entre les deux langues peut s’expliquer en partie par leurs caractéristiques prosodiques intrinsèques. Ainsi, il nous semble que le français induirait l’utilisation d’un registre plutôt haut et qu’au contraire l’anglais serait parlé sur un registre plutôt bas. D’autre part, « l’effet L2 » (le manque d’assurance dans la L2 qui implique l’utilisation d’un registre plus aigu) viendrait interagir avec ce premier facteur d’influence, venant ainsi renforcer l’écart des registres adoptés en français et en anglais respectivement chez les anglophones, et à l’inverse, réduire cet écart chez les francophones. Enfin, nous nous intéressons spécifiquement aux pauses voisées et nous attendons à ce qu’elles s’alignent sur le registre vocal moyen du locuteur. Nous avons choisi de travailler sur un corpus de parole que nous avons constitué en fonction de ces questions de recherche. Notre protocole expérimental permet de comparer les productions langagières d'un même locuteur, en français et en anglais. Nous disposons de participants anglophones et francophones, ayant des niveaux de maitrise de leur L2 divers.