• Recherche,

Séminaire Octogone-Lordat : "Rôle du rythme moteur dans l'acquisition du langage et ses troubles" (Chloé Daigmorte, doctorante, Octogone-Lordat)

Publié le 26 janvier 2021 Mis à jour le 23 août 2021
le 5 février 2021
14h
Séminaire par visio, inscrivez-vous ici





Chloé Daigmorte est doctorante dans le cadre du projet MOTRYLANG (financement UFT et Région Occitanie) sous la direction de Corine Astésano et Jessica TAllet. 






Rôle du rythme moteur dans l'acquisition du langage et ses troubles

Ce projet de thèse fait suite à de nombreux questionnements scientifiques et cliniques autour de la place de la motricité dans le développement du langage chez l’enfant et dans sa réhabilitation.
De nombreux enfants présentent des troubles neurodéveloppementaux avec des difficultés langagières et de communication (APA, 2013). Ces difficultés langagières sont censées être isolées, mais il s’avère que ces enfants présentent aussi fréquemment des particularités dans leur développement psychomoteur, sans que le lien entre les deux soit clairement expliqué à ce jour (Hill, 2001).

En l’absence de réponses scientifiques claires se développent des pratiques s’appuyant sur la motricité et le rythme pour rééduquer le langage. Ces pratiques se prévalent généralement d'appuis théoriques scientifiques, mais les références restent à ce jour rares et parfois peu fiables. Les intuitions des praticiens ne sont cependant pas forcément infondées : de nombreux indices laissent entrevoir un lien entre le langage et la motricité, et le rythme semble pouvoir en être un dénominateur commun.

Le développement typique de l’enfant s’accompagne de la mise en place d’un accent rythmique dans la production de parole, mais aussi de la production de mouvements rythmiques (marche, applaudissements, danse…) (Blais et al., 2015). Il est intéressant de constater que chez l’adulte sain, les rythmes langagier et moteur spontanés se situent dans une même fenêtre temporelle : entre 500 et 700 ms (Handel, 1989 ; Fraisse, 1982), soit 1,4 à 2 Hz.

On peut donc imaginer que rythme moteur et rythme linguistique soient liés, et qu’il existe des interactions réciproques entre les deux. De premiers travaux sur ce sujet tendent à montrer un bénéfice de l’entraînement moteur sur la perception du langage (Cason et al., 2015 ; Falk & Dalla Bella, 2016). L’approfondissement des connaissances sur ce lien et son développement au cours de l’enfance pourrait permettre de tester de nouveaux programmes de prévention et de remédiation des troubles du langage.

Le présent projet vise donc à investiguer l’existence d’un lien entre rythme moteur et langagier chez des enfants avec et sans difficulté langagière, et l'apport du rythme moteur en rééducation orthophonique.
Au cours de cette présentation seront abordées les références du socle théorique de ce projet, ainsi que les différents axes de travail prévus.