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Soutenance Mathieu Balaguer « Mesure de l’altération de la communication par analyses automatiques de la parole spontanée après traitement d’un cancer oral ou oropharyngé »
Publié le 29 septembre 2021 – Mis à jour le 18 février 2022
le 12 octobre 2021
14h
Auditorium de l'IRIT et visioconférenceMembres du jury :
- Emmanuel Babin, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, CHU Caen, Unité INSERM U1086 ANTICIPE « Cancers et prévention » : rapporteur ;
- Nathalie Henrich Bernardoni, Directrice de Recherche, Laboratoire GIPSA Lab (Unité mixte du CNRS, de Grenoble-INP et de l’Université de Grenoble-Alpes) : rapporteure;
- Rudolph Sock, Professeur des universités, LiLPa Université de Strasbourg : examinateur ;
- Jérôme Farinas, Maître de Conférences, Université Toulouse III Paul Sabatier : co-encadrant de thèse ;
- Julien Pinquier, Maître de Conférences, Université Toulouse III Paul Sabatier : Directeur de thèse ;
- Virginie Woisard, Praticienne Hospitalière, CHU Toulouse, Laboratoire LNPL Université Jean Jaurès Toulouse II : Codirectrice de thèse.
Résumé :
Les troubles de parole sont une problématique fréquemment rencontrée après traitement d’un cancer de la cavité buccale ou de l’oropharynx, mais peu d’études s’intéressent à l’heure actuelle aux conséquences de ce trouble sur les capacités de communication des patients ou leur qualité de vie. Or, en contexte clinique, l’optimisation des capacités de communication est un objectif thérapeutique majeur dans le suivi de ces patients. En pratique courante, l’évaluation des troubles de parole est réalisée majoritairement de façon perceptive et donne des scores prédisant mal l’impact de ces troubles sur la communication. Le développement des outils d’analyse automatique de la parole permet de pallier la variabilité des scores liée au caractère perceptif de l’évaluation classique.
Dans cette thèse, nous avons cherché à mesurer l’altération de la communication au moyen d’analyses automatiques de la parole spontanée.
Nous avons étudié trois aspects : la mesure de l’altération de la communication, l’analyse automatique de la parole spontanée, et la prédiction de l’altération de la communication par les paramètres automatiques. Pour ce faire, nous avons constitué un nouveau corpus de parole auprès de 25 sujets traités pour un cancer de la cavité buccale ou de l’oropharynx. Il comprend une tâche de parole spontanée, enregistrée au cours d’un entretien semi-dirigé, mais aussi des autoquestionnaires autorisant la mesure de la communication et des facteurs associés à la parole et à la communication.
Concernant le premier aspect, un score de référence, mesurant de façon holistique la communication, a été construit, permettant de combler le manque d’outils disponibles en cancérologie ORL pour cette mesure.
Pour le deuxième aspect, concernant l’analyse automatique de la parole, une revue systématique de littérature nous a conduits à nous intéresser aux outils applicables à l’analyse de la parole spontanée, qui est le contexte de production de parole le plus proche de la communication quotidienne. Puis un processus de sélection a abouti à retenir 75 paramètres automatiques pertinents et non redondants.
Enfin, pour le troisième aspect, nous avons mené une modélisation prédictive de l’altération de la communication au moyen des paramètres automatiques retenus (corrélation de 0,83 entre score prédit et score réel). La corrélation atteint même 0,89 en incluant à la modélisation des facteurs associés (constitution des cercles sociaux, état anxio-dépressif, déficits associés, autoperception du handicap lié au trouble de parole).
Les outils d’analyse automatique de la parole permettent donc une prédiction fiable de l’altération de communication ressentie par les patients. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives quant à l’utilisation et l’optimisation des systèmes de reconnaissance automatique de parole dans l’évaluation clinique d’une part, et la prise en compte des besoins fonctionnels et psychosociaux exprimés par les patients d’autre part.